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Reprise des combats dans l'est de la RDC et nouveaux déplacements de populations

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Reprise des combats dans l'est de la RDC et nouveaux déplacements de populations

Le HCR est vivement préoccupé par le bien-être de quelque 36 000 personnes forcées de fuir quatre camps au Nord-Kivu et qui seraient dans une situation désespérée.
13 Avril 2016 Egalement disponible ici :
Une déplacée congolaise devant un abri dans l'est de la République démocratique du Congo, photo d'archive 2014

GOMA, République démocratique du Congo, 13 avril (HCR) - La reprise des combats entre l'armée congolaise et les forces rebelles a forcé des dizaines de milliers de personnes dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) à fuir quatre sites accueillant des personnes déplacées.

Entre fin mars et la fin de la semaine dernière, quelque 36 000 personnes ont quitté les sites de Mpati, Kivuye, Nyange et Bweru - dont trois d'entre eux sont gérés par le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, via un partenaire local - dans le district de Masisi, province du Nord-Kivu, RDC.

« Le HCR est vivement préoccupé par le bien-être de ces personnes qui seraient, selon nos partenaires, dans une situation désespérée après s'être déplacées à nouveau », a déclaré le Représentant régional du HCR Stefano Severe. « Nous exhortons les autorités et les parties rivales à garantir le respect des droits fondamentaux de ces personnes déplacées et qu'elles se trouvent dans un autre lieu de refuge sûr », a-t-il ajouté.

Beaucoup ont trouvé refuge dans d'autres sites accueillant des personnes déplacées internes et gérés par le HCR. D'autres campent dans des écoles ou des enceintes d'églises. Environ trois quarts d'entre elles sont des femmes et des enfants. Beaucoup dorment sans abri adéquat dans des champs de bananes près des sites qui se sont vidés.

Des employés du HCR et du Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) ont rejoint la région lundi pour évaluer la situation et les besoins. « Les partenaires locaux nous ont déclaré que les personnes nouvellement déplacées manquent de nourriture et d'accès aux soins de santé. Beaucoup sont extrêmement vulnérables et vivent dans une pauvreté extrême », a déclaré Stefano Severe. Selon des informations préliminaires, certaines personnes souhaitaient revenir dans les sites, mais elles sont dans l'incapacité de le faire.

Le HCR est également inquiet car plusieurs sites dans cette même zone pourraient être affectés. En effet, l'armée poursuit ses opérations contre les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et des groupes armés alliés. Le HCR exhorte les autorités à protéger les civils vivant dans ces sites, tout en assurant leur caractère civil.

Mpati est le plus vaste des quatre sites et compte environ 25 000 habitants. Il s'est vidé de sa population à la fin mars et les personnes forcées de fuir ont expliqué que leurs biens avaient été pris. Par ailleurs, un centre médical et de l'équipement appartenant à des organisations humanitaires ont été pillés. Des habitants des communautés locales ont également fui, mais ils ont pu rentrer chez eux plus tard. L'armée pourrait avoir ciblé des éléments armés présumés qui se cachent parmi la population civile.

Ce tout dernier déplacement à Masisi intervient à un moment tendu dans le Nord-Kivu instable, une zone de non-droit où la violence est un mode de vie. Des tensions ethniques y ont été signalées dans de nombreux endroits, et les déplacements forcés de populations pourraient encore exacerber la situation.

On compte environ 1,5 million de personnes déplacées internes en RDC, dont plus de 610 000 au Nord-Kivu. La plupart des personnes déplacées dans la province vivent au sein des communautés hôtes. Avant les derniers développements, il y avait également 55 sites de déplacés, dont 27 gérés par le HCR et hébergeant 145 000 personnes.