Ambassadeurs d'un jour pour défendre la cause des réfugiées
Ambassadeurs d'un jour pour défendre la cause des réfugiées
Toulouse, France, 23 février (HCR) - Pour la Journée internationale de la Tolérance Zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, l'auditorium de la Maison des diversités et de la laïcité à Toulouse s'est transformé en Assemblée générale des Nations Unies.
Quelque 90 collégiens, venus de Cahors, Tarbes et Toulouse, ont débattu, en tant qu'Ambassadeur d'un jour ou Délégué représentant une cinquantaine de pays, des moyens de répondre aux besoins dans le domaine de la protection pour les femmes fuyant la persécution.
Cette manifestation s'est déroulée à l'initiative de l'Ecole des Droits de l'Homme et elle a été soutenue par le Centre régional d'information des Nations Unies et l'Académie de Toulouse. Elle vise à sensibiliser sur la défense des droits des femmes vulnérables dans la migration, dont des demandeuses d'asile et des réfugiées victimes de pratiques traditionnelles comme l'excision ou le mariage forcé.
Pour marquer cette journée, l'une des vidéos du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de la série intitulée « Trop de souffrance : la voix des femmes réfugiées » a été projetée. Les jeunes Ambassadeurs d'un jour ont ensuite entendu des témoignages de réfugiées sur les motifs de leur fuite en exil.
José Fischel de Andrade, employé du HCR à Paris en charge de la Protection anime chaque année des simulations de juridictions comme au Cours d'été sur les réfugiés à Strasbourg. « Nous avons tous un rôle très important à jouer pour améliorer le respect des droits les plus élémentaires des personnes contraintes de fuir et cela en sensibilisant les jeunes générations. Cet exercice est très enrichissant et permet aux jeunes de confronter leur point de vue et de trouver des solutions pour protéger les plus vulnérables », explique-t-il.
Les collégiens ont ensuite participé à un jeu de rôles et ont réfléchi individuellement et collectivement sur la question des réfugiés. « Il y avait beaucoup de choses que je ne savais pas sur les femmes migrantes, qu'elles étaient maltraitées à ce point, qu'il y avait autant de discrimination à leur égard », a déclaré un jeune collégien devant la caméra.
Après avoir écouté les discours de chaque État en assemblée plénière, l'après-midi a été consacrée aux négociations entre nations, puis à l'écriture « de trois avant-projets de résolutions » dont celui qui est « d'assurer l'application du droit d'asile et la protection des femmes victimes de persécution ».
Ils ont été départagés sur leur talent d'orateur ou de négociateur, leur connaissance de l'Etat représenté et des textes internationaux, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ou encore la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
Le jury a conclu en reprenant les termes choisis par l'une des délégations qui a cité Gilbert Cesbron : « Que ce monde soit absurde, c'est l'affaire des philosophes et des humanistes. Mais qu'il soit injuste, c'est notre affaire à tous ».
Par Fadma Moumtaz, Toulouse, France