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16 journées d'action : Le HCR s'engage à lutter contre le mariage des enfants

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16 journées d'action : Le HCR s'engage à lutter contre le mariage des enfants

Selon le chef du HCR António Guterres, il faut plaider auprès des gouvernements pour faire interdire le mariage des enfants par la loi, et que celle-ci soit respectée.
25 Novembre 2014 Egalement disponible ici :
Agée de 14 ans, une jeune réfugié syrienne au Liban tient une photographie de son fiancé. Le mariage avait été arrangé par ses parents, mais l'enfant n'était pas heureuse.

GENÈVE, 25 novembre (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a condamné mardi le mariage des enfants et a déclaré que le HCR doit tout mettre en oeuvre pour aider à mettre fin à cette pratique, qui touche environ 15 millions de jeunes filles chaque année. Il a effectué une déclaration durant une courte cérémonie à Genève pour marquer les 16 Journées annuelles d'action contre la violence sexuelle et de genre. Il a indiqué qu'il était du devoir du HCR de lutter contre le mariage des enfants.

La campagne annuelle des 16 Journées contre la violence sexuelle et de genre se termine toujours lors de la Journée internationale des droits de l'homme (10 décembre). Cette année, le HCR a choisi son propre thème : « Protéger les droits et préserver l'enfance : lutter ensemble contre le mariage des enfants. » Tout en saluant le travail accompli à ce jour par le personnel du HCR, António Guterres a indiqué que davantage pourrait être mis en oeuvre.

« Le mariage des enfants étant une pratique profondément enracinée, le HCR doit continuer à travailler étroitement avec les communautés, les chefs de communauté et les acteurs de la santé et de l'éducation afin de faire connaître les risques que présente cette pratique et les avantages qu'il y a à maintenir les enfants à l'école et à retarder leur mariage jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge adulte », a-t-il déclaré dans un message adressé au personnel du HCR.

« Nous devons intervenir auprès des gouvernements pour que le mariage des enfants soit interdit par la loi et pour que les lois adoptées soient véritablement appliquées. Le fait de doter les enfants à risque de qualifications et de leur offrir une formation professionnelle, ainsi que la mise en place d'activités génératrices de revenus pour leur famille, peuvent contribuer à éviter le mariage des enfants », a-t-il ajouté.

Le Haut Commissaire a indiqué qu'en raison du lien entre la violence sexuelle et de genre avec les relations de pouvoir, l'autonomisation des femmes est essentielle pour protéger les droits des jeunes filles. « Il est également crucial de fournir un soutien aux jeunes filles qui se sont mariées jeunes », a-t-il souligné.

Selon António Guterres, le mariage des enfants viole leurs droits et les prive de perspectives. En plus de l'action de sensibilisation aux risques liés au mariage des enfants, il encourage l'ensemble du personnel à profiter de la campagne des 16 journées d'action pour travailler étroitement avec les communautés afin de trouver des moyens de protéger les droits des jeunes filles et d'améliorer leur accès à l'éducation, leur donnant ainsi la chance d'espérer un avenir plus prometteur.

Le mariage des enfants existe dans de nombreux pays du monde entier où le HCR travaille, en particulier en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Certaines personnes déplacées pratiquaient le mariage des enfants avant de fuir et la tradition se poursuit après le déplacement. D'autres estiment qu'elles n'ont guère le choix compte tenu des pressions qu'elles subissent et de l'insécurité dans laquelle elles vivent : le mariage est considéré comme un moyen de protéger les enfants ou d'atténuer les difficultés économiques.

Le mariage à un âge précoce peut avoir un effet dévastateur sur la vie d'un enfant. Bien que certains garçons soient aussi mariés lorsqu'ils sont enfants - ce qui peut faire reposer sur leurs épaules des fardeaux normalement réservés aux adultes et interrompre leur éducation - le problème concerne en majorité les filles.

Au-dessous de l'âge de 18 ans, les filles ne sont ni physiquement ni émotionnellement prêtes à devenir des épouses et des mères. Elles sont davantage exposées à la violence domestique, y compris à la violence sexuelle, en particulier à cause des rapports de force inégaux existant entre une fille et un homme plus âgé.

Les filles mariées se voient souvent refuser la possibilité d'aller à l'école, leur famille considérant que leur éducation n'est guère importante une fois qu'elles sont mariées. Non seulement cette pratique prive les filles de la possibilité d'apprendre et d'avoir des relations sociales avec les jeunes de leur âge mais elle les rend dépendantes de leur époux, ce qui les expose davantage encore à des abus et limite leurs perspectives d'avenir.

Les adolescentes qui se retrouvent enceintes risquent fortement d'être victimes de la mortalité maternelle et autres complications lors de leur grossesse et de l'accouchement. Alors qu'elles ne sont encore elles-mêmes que des enfants, elles peuvent aussi ne pas savoir ou pouvoir élever leurs propres enfants, situation qui a de graves répercussions sur la santé et le bien-être de ces derniers. Souvent, les mariages d'enfants ne sont pas enregistrés juridiquement, ce qui peut être un obstacle à l'enregistrement des naissances et aboutir à des risques supplémentaires en matière de protection.

Dans le cadre de la campagne des 16 Journées d'action, les bureaux du HCR dans le monde entier ont recueilli des dessins et des histoires d'enfants décrivant leurs opinions, leurs peurs et leur expérience du mariage des enfants. Le message qui ressort à une très grande majorité est que les enfants ne veulent pas se marier - ils veulent vivre leur enfance et poursuivre leur scolarité, et ils ont peur d'être exposés à des abus.

La campagne annuelle des 16 Journées d'action contre la violence sexuelle et sexiste est une campagne internationale lancée en 1991 par le premier institut international pour le leadership des femmes (Women's Global Leadership Institute). Elle rassemble le HCR, ses partenaires et les personnes relevant de sa compétence et les communautés hôtes à travers le monde pour un appel conjoint à mettre fin à la violence sexuelle et de genre sous toutes ses formes.