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Le HCR aide à régler un différend au Soudan du Sud sur les pâturages

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Le HCR aide à régler un différend au Soudan du Sud sur les pâturages

Les réfugiés arrivés depuis le Soudan ont besoin de l'aide du HCR, pour protéger leur bétail, dans le département de Maban au Sud Soudan.
29 Novembre 2012 Egalement disponible ici :
Des membres de la communauté locale et des réfugiés discutent des lieux de patûrage pour leur bétail lors d'une réunion organisée par le HCR dans le département de Maban.

Département de Maban, Soudan du Sud, 29 novembre (HCR) - John Gay est fatigué et en colère après avoir encore passé une nuit blanche à chasser le bétail qui broutait dans son champ de sorgho, dans le département de Maban au Soudan du Sud.

C'est un problème qui touche la plupart des habitants au voisinage des camps de réfugiés de Yusuf Batil et Gendrassa, qui ont été créés un peu plus tôt cette année et qui abritent au total environ 52 000 personnes et, selon Vétérinaires sans frontières - Allemagne (VSF-G)- 44 000 bovins, moutons et chèvres.

Tous ces animaux ont besoin de nourriture. Nombreux sont ceux qui surgissent dans les champs des environs, et mangent les cultures, principalement du sorgho mais aussi des citrouilles et des légumes verts, plantés par les villageois. Toutefois ils représentent une sérieuse menace pour la sécurité alimentaire des habitants comme John Gay, qui exerce de l'influence dans la région en tant que umda ou sage local. Le HCR essaie d'aider à résoudre le problème.

« En tant que umda, je suis dans les champs à surveiller le bétail pendant que les réfugiés dorment confortablement dans leurs tentes », se plaint-il. Les réfugiés sont au courant de cette irritation croissante et ont peur de ce qui pourrait en résulter. Hamid Ali Ramadan, un réfugié qui vit à Gendrassa, a indiqué qu'il ne voulait générer aucune animosité dans la communauté hôte.

« Mais le bétail est notre richesse, notre avenir. Si [Umda John Gay] nous expulse d'ici, nous n'aurons plus de bétail ni d'avenir parce que nous n'avons nulle part où aller. » Les choses pourraient encore empirer si des milliers de réfugiés supplémentaires arrivaient dans les deux camps avec leur bétail en raison de la saison sèche qui commence ce mois-ci.

Conscients de la potentielle confrontation, le HCR et ses partenaires comme VSF-G ont pris des mesures pour résoudre ce problème et d'autres défis dans les quatre camps du département de Maban, à commencer par une étude des différents réfugiés et des groupes communautaires locaux, y compris des femmes, des jeunes et des commerçants.

Ceci a conduit à la création le mois dernier d'un Comité des relations entre les réfugiés et les communautés hôtes dans chaque camp. Celui-ci assure que les questions qui pourraient susciter division et discorde soient traitées ouvertement, collectivement et avec compréhension, et ce indépendamment des agences humanitaires là où c'est possible.

John Gay était membre du comité du camp de Gendrassa et ses membres ont fait de gros progrès après plusieurs réunions qui ont permis d'organiser une visite par les réfugiés des zones où le bétail broute non loin de là et de poser les conditions de leur utilisation de ces terres.

Les réunions du comité et l'accord sur les terrains de pâturage ont aidé au réchauffement des relations et à soulager les tensions entre les réfugiés et les communautés hôtes. John Gay a insisté sur le fait que quiconque violerait l'accord serait puni, mais un des représentants des réfugiés a promis également d'honorer l'accord et de prendre des mesures contre les réfugiés qui ne le respecteraient pas. Ceci a permis d'établir un respect mutuel.

Maintenant Umda John Gay voudrait que le HCR et les autres agences humanitaires encouragent les réfugiés possédant du bétail au camp de Yusuf Batil à accepter un accord similaire « avant qu'il ne soit trop tard » ainsi qu'il le dit lui-même.

Fred Cussigh, responsable du bureau du HCR dans le département de Maban, a félicité la clairvoyance des anciens des deux côtés. Ils ont pris des mesures solides pour résoudre un problème épineux qui aurait pu causer de sérieux dommages s'il n'avait pas été réglé. « Le HCR apprécie énormément la générosité et le véritable sacrifice de Umda John et de sa communauté envers les réfugiés soudanais », a-t-il déclaré. Il a ajouté que pour maintenir des relations saines, le HCR cherchera des sites pour de nouveaux camps de réfugiés dans d'autres départements.

« Davantage est attendu du HCR et de la communauté humanitaire », a insisté Fred Cussigh avant d'ajouter que « nous nous assurerons que les communautés hôtes bénéficient aussi des services apportés à Maban, comme l'accès à la santé, à l'éducation et aux opportunités d'emplois. »

De plus, afin d'améliorer davantage encore les relations entre les réfugiés et les communautés hôtes de Maban, les locaux bénéficieront aussi d'une campagne massive de vaccination planifiée en raison de la forte mortalité parmi les bovins, moutons et chèvres.

La santé du bétail s'est détériorée dans les camps car la priorité était donnée à l'aide aux réfugiés. L'initiative conjointe a pour but de rectifier cette situation et de protéger le bétail, qui procure un revenu aux réfugiés. Cela implique des mesures visant à surveiller et préparer l'apparition de maladies comme la fièvre de la vallée du Rift ou la rage ainsi qu'une meilleure gestion de la ressource. Cette campagne est conduite par le HCR, la FAO, le Ministère sud-soudanais de l'agriculture et VSF-G.

Le département de Maban accueille actuellement plus de 110 900 réfugiés qui, sur les quatres camps, possèdent plus de 200 000 têtes de bétail.

Pumla Rulashe, département de Maban, Soudan du Sud