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António Guterres et Angelina Jolie témoignent de leur solidarité aux réfugiés syriens en Turquie

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António Guterres et Angelina Jolie témoignent de leur solidarité aux réfugiés syriens en Turquie

Le chef du HCR et son Emissaire spéciale réitèrent le besoin urgent d'aider les pays accueillant des réfugiés syriens après deux camps en Turquie.
13 Septembre 2012 Egalement disponible ici :
Angelina Jolie (en noir) et António Guterres (à sa droite) visitent un camp hébergeant des milliers de réfugiés syriens en Turquie.

KILIS, Turquie, 13 septembre (HCR) - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres et son Emissaire spéciale Angelina Jolie ont réitéré le besoin urgent d'aider les pays accueillant des dizaines de milliers de réfugiés syriens, après s'être rendus en Turquie dans deux des 12 camps formels, près de la frontière avec la Syrie.

Durant leur visite, António Guterres et Angelina Jolie ont remercié la Turquie de maintenir ses frontières ouvertes pour toute personne recherchant asile, d'avoir adopté un système de protection temporaire et de fournir l'assurance qu'aucun Syrien ne sera refoulé. Ils ont également rendu hommage au Croissant-Rouge turc pour son rôle dans l'aide aux réfugiés.

Plus de 80 000 réfugiés, principalement des femmes et des enfants, vivent dans ces camps et les autorités prévoient d'en ouvrir quatre autres à la fin du mois avec une capacité d'hébergement de 36 000 personnes. De plus, jusqu'à 60 000 personnes seraient accueillies chez des proches ou loueraient des chambres ou des appartements dans des villes.

« Nos portes sont ouvertes pour les Syriens », a indiqué Suleyman Tapsiz, Gouverneur de la province frontalière de Kilis. « Désormais, le plus important district de notre région est le camp lui-même », a-t-il révélé.

Le Haut Commissaire António Guterres a appelé d'autres pays à faire davantage pour aider la Turquie. « Il est temps que la communauté internationale comprenne qu'avec le nombre croissant de Syriens traversant la frontière vers d'autres pays, les pays d'accueil ne peuvent pas faire face tout seuls », a indiqué António Guterres, qui avait fait d'autres appels similaires plus tôt cette semaine dans les deux autres principaux pays d'accueil, la Jordanie et le Liban, avec l'Emissaire spéciale du HCR Angelina Jolie.

« Les Syriens ont une histoire dans l'accueil des personnes dans le besoin », a ajouté Angelina Jolie. « Maintenant c'est à leur tour d'être dans le besoin et je suis reconnaissante à la Turquie et tous les pays voisins pour leur extraordinaire générosité. » Plus de 250 000 Syriens ont été enregistrés à ce jour en tant que réfugiés, ou sont en attente de l'être, en Turquie, au Liban et en Jordanie. Mais le nombre réel des personnes qui ont fui les combats pourrait être plus élevé.

Au camp de Kilis, 12 000 réfugiés sont hébergés dans des conteneurs aménagés en logements, pour un semblant de chez-soi. Le Gouverneur Tapsiz a indiqué que 4000 autres réfugiés vivent dans la ville de Kilis et reçoivent une aide.

Les autorités turques identifient les réfugiés les plus vulnérables dans toutes les régions et leur fournissent une aide. Environ 6000 réfugiés vivent dans des hangars en attendant d'entrer en Turquie au point de frontière de Kilis. Ils seront bientôt transférés dans les nouveaux camps.

La Turquie a également assuré des soins de santé pour les réfugiés, y compris les blessés de guerre. Depuis le début de la crise l'année dernière, les médecins turcs ont opéré 1 600 réfugiés à Kilis, dont beaucoup de personnes blessées par le conflit. « Dans nos hôpitaux, vous pouvez voir des bébés blessés, ou des gens qui ont perdu les bras », a indiqué le Gouverneur Tapsiz, en exhortant à une plus grande aide internationale pour aider à assurer suffisamment d'aide.

Durant sa visite dans le camp de Kilis, Angelina Jolie s'est entretenue avec plusieurs familles. Toutes avaient perdu des proches. Une femme a indiqué à l'actrice qu'une famille entière avait été tuée dans sa ville lorsque leur maison a été bombardée. « Ce n'est pas tellement notre maison qui compte », lui a expliqué cette femme. « Nous sommes atterrés de ce qu'endure notre peuple et par le sang qui coule. » Une autre a expliqué à Angelina Jolie que le seul survivant d'une autre famille était un bébé blotti dans les bras de sa mère décédée.

L'éducation a été un thème récurrent durant la visite. António Guterres et Angelina Jolie se sont rendus dans une école primaire dont les murs sont couverts de dessins d'enfants. Mais certaines familles sont préoccupées par l'avenir de leurs enfants. « Il n'y a pas d'avenir pour un réfugié », a affirmé un Syrien. « La vie s'arrête. Même si vous êtes vivant, votre vie est finie. »

Plus tard, jeudi, António Guterres et Angelina Jolie se sont rendus au camp de réfugiés d'Islahiye dans la province de Gaziantep. Dans ce camp de tentes récemment établi, environ 10 000 Syriens sont hébergés. Sous une chaleur écrasante, les réfugiés ont fait entendre leurs craintes pour leurs proches restés au pays et ils ont indiqué être préoccupés par l'arrivée prochaine de l'hiver.

Une femme a indiqué à Angelina Jolie que son fils risquait la mort en restant dans leur village situé près d'Alep, la ville la plus importante de Syrie, pour protéger leur maison des pilleurs. Une autre femme, enseignante et mère de sept enfants, a parlé de son mari, un ancien policier qui a perdu ses mains dans une explosion et qui ne peut plus travailler. Elle fait partie des 400 enseignants qualifiés sur une liste d'attente pour enseigner dans l'école du camp.

Parallèlement, António Guterres a également fait part de sa préoccupation sur le bien-être des civils déplacés en Syrie. « Je suis profondément convaincu qu'il faut améliorer l'aide humanitaire en Syrie », a indiqué le Haut Commissaire au Gouverneur Tapsiz. « Davantage de pression est nécessaire pour fortement améliorer l'assistance humanitaire à l'intérieur de la Syrie. »

Depuis le début de la crise, 115 000 Syriens sont arrivés dans les camps en Turquie, mais 35 000 sont rentrés sur une base volontaire. En avril, la Turquie a demandé à la communauté internationale de contribuer à l'aide aux réfugiés.

Par Melissa Fleming à Kilis, Turquie