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Le HCR exhorte le Royaume-Uni à garantir les droits des apatrides

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Le HCR exhorte le Royaume-Uni à garantir les droits des apatrides

Le HCR publie un rapport sur l'apatridie au Royaume-Uni et appelle le Gouvernement britannique à protéger les droits humains fondamentaux des apatrides.
24 Novembre 2011 Egalement disponible ici :
L'apatridie affecte des milions de personnes à travers le monde entier. La photo de cette femme apatride en Ukraine a été prise par Greg Constantine et fait partie d'une exposition présentée actuellement au Royal Albert Hall de Londres.

LONDRES, Royaume-Uni, 24 novembre (HCR) - Le HCR a exhorté le Gouvernement britannique à faire davantage pour aider les apatrides au Royaume-Uni et assurer les respects de leurs droits humains fondamentaux.

« Bien que l'apatridie soit un problème à l'échelle mondiale, on rencontre également des apatrides au Royaume-Uni », a indiqué Roland Schilling, Représentant du HCR au Royaume-Uni, cette semaine à Londres pour la publication de ce rapport faisant date et intitulé « Mapping Statelessness au Royaume-Uni. »

Roland Schilling a appelé le Gouvernement britannique « à répondre aux défis de l'apatridie et à assurer que les droits humains des apatrides sur le territoire britannique ne soient pas enfreints. »

Bien que le nombre exact d'apatrides au Royaume-Uni soit inconnu, environ 200 personnes sont enregistrées chaque année en tant qu'apatrides. Les personnes qui n'obtiennent aucun statut sont abandonnées dans un vide juridique, sans avoir le droit de séjourner sur le territoire britannique ni aucun autre pays où ils pourraient rentrer. « Ce rapport présente leur situation et fait des recommandations pour des mesures concrètes afin de leur trouver une solution. », a expliqué Roland Schilling.

Préparé par le HCR et le British charity Asylum Aid à l'occasion du 50e anniversaire de la Convention de 1961 sur la réduction des cas d'apatridie, le rapport présente la situation des apatrides vivant au Royaume-Uni ainsi que leur nombre et recommande de solutions juridiques pour mettre fin aux souffrances des apatrides.

Le HCR et Asylum Aid ont interviewé un grand nombre d'apatrides sans abri et n'ayant pas le droit de rester sur le territoire du Royaume-Uni, sans pouvoir rejoindre aucun autre pays où ils pourraient recevoir une aide. La recherche montre également que des apatrides ont été maintenus en détention pendant des mois ou séparés de leur conjoint et de leurs enfants pendant de nombreuses années - parfois, plus d'une décennie.

Le rapport inclut des témoignages d'apatrides comme Tauy, originaire du Bélarus, un opposant au gouvernement qui est arrivé au Royaume-Uni en 2002 et qui s'est vu refuser sa demande d'asile. Agé de 59 ans, il avait épuisé les possibilités de faire appel en 2005, mais il ne pouvait pas quitter le pays car il ne pouvait pas faire vavoir son droit d'être bélarus ou d'avoir toute autre nationalité.

« Donnez-moi un document de voyage et je quitte ce pays immédiatement - vous ne me reverrez plus jamais. Si je suis indésirable ici, alors okay mais permettez-moi de partir », a-t-il dit aux personnes venues le rencontrer. « Je suis apatride. »

Selon ce rapport, les apatrides vivent en permanence dans le risque que leurs droits humains soient enfreints. Beaucoup sont pris au piège dans un vide juridique cauchemardesque duquel ils ne peuvent actuellement s'échapper. Etre apatride est assimilé par l'un des apatrides interviewé comme être « un oiseau ne pouvant jamais se poser sur le sol, mais qui ne peut pas passer tout son temps à voler dans le ciel. »

Le coût humain de l'apatridie est immense. Tauy n'a pas vu ses quatre enfants depuis plus de 10 ans. « Ma vie avait commencé dans un goulag soviétique et maintenant j'ai atterri ici pour être bloquée dans ce goulag », a-t-il indiqué.

Le HCR, qui a un mandat pour protéger les apatrides, estime qu'ils sont plus de 12 millions à travers le monde. L'agence pour les réfugiés a lancé en août une campagne mondiale pour faire connaître l'action contre le fléau de l'apatridie et pour encourager davantage d'Etats à adhérer à deux Conventions des Nations Unies sur l'apatridie.

« Ces personnes ont désespérément besoin d'aide car elles vivent dans un vide juridique cauchemardesque », avait alors indiqué António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Le problème est particulièrement aigu en Asie du Sud-Est, en Asie centrale, en Europe de l'Est et dans le Moyen-Orient.

Techniquement les apatrides ne sont citoyens d'aucun pays, ils sont souvent privés de leurs droits fondamentaux et d'accès à l'emploi, au logement, à l'éucation et aux soins de santé. Ils n'ont pas le droit à la propriété foncière, ni d'ouvrir un compte bancaire, ni de se marier légalement, ou d'enregistrer la naissance d'un enfant. Certains vivent de longues périodes de détention, car ils ne peuvent pas prouver leur identité ou leur origine.

« Mapping Statelessness » est le premier ouvrage de recherche de ce type à évaluer l'étendue du problème au Royaume-Uni. Le lancement du rapport est accompagné d'une exposition des photos de Greg Constantine, lauréat de nombreux prix, intitulée « Gens de nulle part : le visage de l'apatridie à travers le monde », présentée au Royal Albert Hall à Londres jusqu'au 5 décembre.