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Les Africains sub-sahariens fuyant la Libye signalent des cas d'intimidation et de violence

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Les Africains sub-sahariens fuyant la Libye signalent des cas d'intimidation et de violence

Avec plus de 200 000 personnes ayant fui la Libye, des témoignages de plus en plus nombreux rapportent des violences et des discriminations en Libye à l'encontre d'Africains sub-sahariens.
8 Mars 2011 Egalement disponible ici :
Abdala (au centre) est originaire du Soudan et il travaillait comme électricien en Libye. « Je vivais à Benghazi, mais j'ai été obligé de fuir », dit cet homme de 42 ans, qui est resté cloîtré chez lui pendant 10 jours. « Nous avions peur de sortir. Les noirs sont mal vus là-bas. Des amis nous apportaient de la nourriture. Nous entendions parler de cas de violences et de meurtres. » Abdala a été arrêté aux barrages routiers, mais il a pu continuer son chemin. « Je n'ai aucun projet pour l'avenir, mais nous avons entendu dire que le gouvernement allait nous ramener chez nous. »

GENÈVE, 8 mars (HCR) - Le HCR a fait part mardi de sa préoccupation concernant le nombre croissant de témoignages sur les violences et la discrimination en Libye à l'encontre des Africains sub-sahariens.

Lors d'un point de presse à Genève, le porte-parole du HCR Adrian Edwards a indiqué que ces informations provenaient de personnes qui avaient fui depuis l'est ou l'ouest de la Libye.

« Hier, une équipe du HCR à la frontière égyptienne a interviewé un groupe de Soudanais arrivé depuis l'est de la Libye. Ce groupe a rapporté que des Libyens armés font du porte à porte, forçant des Africains sub-sahariens à partir. Une jeune Soudanaise de 12 ans a subi un viol », a indiqué Adrian Edwards.

« Le groupe fait également état de la confiscation ou de la destruction de papiers d'identité pour un grand nombre. Des incidents similaires à l'encontre d'un groupe de Tchadiens qui ont fui Benghazi, Al Bayda et Brega ces derniers jours nous ont également été rapportés », a-t-il ajouté.

Adrian Edwards a réitéré l'appel du HCR à toutes les parties concernées pour qu'elles reconnaissent la vulnérabilité des réfugiés et des migrants originaires d'Afrique sub-saharienne et pour qu'elles prennent les mesures nécessaires afin d'assurer leur protection. Il a également souligné l'urgence d'acheminer rapidement vers leurs pays d'origine les personnes qui sont arrivées en Egypte et en Tunisie depuis la Libye, et qui, dans certains cas, dorment en plein air depuis près de 10 jours.

« Aux deux frontières, la plupart des personnes qui attendent une évacuation sont des hommes célibataires bangladais. Actuellement, on déplore un manque critique de vols long-courriers vers le Bangladesh, d'autres pays asiatiques ou l'Afrique sub-saharienne », a-t-il indiqué.

« Le HCR et l'OIM utilisent des contributions reçues en espèces pour l'organisation de vols charters, et plusieurs pays donateurs ont offert des vols long-courriers. Néanmoins, avec environ 40 à 50 vols requis pour rapatrier tous les migrants, un financement supplémentaire sera nécessaire pour assurer que tous bénéficient d'un transport vers leur pays d'origine. »

Parallèlement, à la frontière tunisienne avec la Libye, le nombre des arrivées a considérablement baissé, avec 2 485 arrivants hier, en comparaison du nombre observé il y a une semaine. Cette baisse coïncide avec l'intensification des combats dans l'ouest de la Libye, où il devient difficile de se déplacer. Des témoignages de personnes arrivées ces derniers jours font état de nombreux barrages routiers militaires, établis le long des routes.

La majorité des arrivants expliquent avoir été fouillés à la recherche de téléphones mobiles, de cartes mémoire et de cartes sim. Dans le camp de transit de Choucha, près de la frontière, 15 000 personnes sont actuellement hébergées dans des tentes du HCR. Le HCR a enregistré 311 personnes confrontées à des problèmes en matière de protection, y compris des Somaliens et des Erythréens.

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, António Guterres, et le Directeur général de l'OIM, William Lacy Swing, se trouvent aujourd'hui en Tunisie afin de rencontrer des membres du gouvernement. Ils se rendront également dans la région frontalière pour y rencontrer la communauté locale et se rendre par eux-mêmes des conditions sur place.

Le nombre des personnes qui ont fui la violence en Libye dépasse 212 000. Parmi elles, on compte 112 169 personnes ayant fui en Tunisie et 98 188 personnes ayant fui en Egypte. Le Gouvernement algérien a également informé le HCR de l'arrivée de plus de 4 000 personnes en Algérie par avion, par la route ou par bateau, y compris avec les évacuations depuis la Tunisie et l'Egypte.