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Le HCR appelle à aider les habitants d'un quartier d'Abidjan assiégé

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Le HCR appelle à aider les habitants d'un quartier d'Abidjan assiégé

Le HCR fait part de son inquiétude pour des habitants d'Abidjan pris au piège dans le quartier d'Abobo. Des milliers d'Ivoiriens fuient vers le Libéria.
1 Mars 2011 Egalement disponible ici :
Des milliers d'habitants ont fui à pied le quartier d'Abobo à Abidjan. Ce groupe a profité d'une accalmie des combats entre des groupes rivaux ce week-end pour quitter la ville.

GENÈVE, 1er mars (HCR) - Le HCR a réitéré mardi sa préoccupation croissante pour les civils pris au piège à Abobo, un quartier d'Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire. Quelque 30 000 personnes ont traversé la frontière vers le Libéria depuis une éruption de combats il y a environ une semaine à Abobo, une banlieue au nord d'Abidjan, et dans d'autres régions du pays. Au Libéria, ils rejoignent 40 000 réfugiés ivoiriens.

La tension est montée ces dernières semaines entre les partisans des principaux rivaux de l'élection présidentielle de novembre, qui ont tous deux proclamé la victoire chacun de leur côté. Vendredi dernier, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé à l'arrêt des combats pour permettre aux civils de quitter les zones de violence.

« Aujourd'hui nous réitérons cet appel. Les civils ne doivent pas être pris pour cible. Les parties concernées doivent faire tout leur possible pour éviter de faire courir des risques plus grands encore à la population », a indiqué la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, aux journalistes à Genève.

Le personnel du HCR à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, a indiqué que la situation à Abobo reste difficile. Le quartier compte environ 1,5 million d'habitants. Un grand nombre d'entre eux ont déjà fui, mais des groupes armés auraient empêché d'autres habitants de partir.

« Nous sommes particulièrement inquiets pour les personnes vulnérables - telles que les personnes âgées, les malades et les femmes enceintes - qui pourraient avoir des difficultés à se déplacer », a indiqué Melissa Fleming, ajoutant « qu'hier, des personnes fuyaient encore Abobo, profitant d'une légère accalmie des combats. »

Les autorités de l'église ont indiqué que quelque 60 familles, principalement des femmes et des enfants, sont prises au piège dans les locaux d'une église car des hommes armés leur interdisent de quitter Abobo. Ces familles n'ont ni vivres, ni eau, et ne disposent d'aucune installation sanitaire. Des corps sans vie se trouveraient par ailleurs à proximité.

Les équipes du HCR en tournée aux alentours d'Abobo ont entendu d'autres témoignages de personnes qui sont empêchées de quitter les zones de combat. Des familles ont été forcées de donner de l'argent ou des effets personnels avant d'être autorisées à partir. Certaines informations font état d'un grand nombre de corps sans vie, de bus réduits en cendres, de magasins pillés et de jeunes miliciens qui attaquent les maisons.

Les milliers de familles qui réussissent à partir doivent payer des coûts élevés de transport alors qu'elles essayent de prendre des taxis, des bus ou des voitures privées pour se rendre dans des lieux plus sûrs ou dans leurs villages d'origine. Les chauffeurs de taxi refuseraient de conduire des clients vers certains quartiers de la ville où des tirs étaient rapportés ce week-end.

Par ailleurs, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, la plupart des 9 000 déplacés qui avaient initialement trouvé refuge dans la mission catholique de Duékoué sont partis par crainte de nouveaux affrontements. Le projet de camp que le HCR prévoyait d'établir dans cette région est suspendu.

Au Libéria, le HCR répond à cet afflux croissant en s'apprêtant à établir un second camp. « Nous renforçons également notre capacité logistique pour transférer des personnes vers 15 villages identifiés ou vers le camp de Bahn où des services de base comme les soins de santé, l'éducation ou la distribution d'eau potable sont assurés », a indiqué Melissa Fleming.

La majorité des réfugiés au Libéria se trouvent toujours dans plus de 76 villages frontaliers, pour la plupart isolés et inaccessibles.

Par Fatoumata Lejeune-Kaba à Genève et Hélène Caux à Abidjan, Côte d'Ivoire