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Au moins 20 000 personnes fuient l'explosion de violence à Abidjan en Côte d'Ivoire

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Au moins 20 000 personnes fuient l'explosion de violence à Abidjan en Côte d'Ivoire

Avec l'explosion de violence dans un quartier d'Abidjan en Côte d'Ivoire, entre 20 000 et 30 000 personnes fuient vendredi en quête d'abri dans d'autres parties de la ville.
25 Février 2011 Egalement disponible ici :
Ces personnes, comme des milliers d'autres, ont fui Abobo, un quartier d'Abidjan, vendredi.

ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 25 février (HCR) - Au moins 20 000 personnes ont fui vendredi un quartier en proie à des affrontements à Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire, en quête d'abri dans d'autres parties de la ville sous tension.

Le personnel du HCR fait état d'un exode massif d'habitants du quartier d'Abobo, après deux jours d'affrontements armés dans ce quartier du nord de la ville. « Nous estimons qu'au moins 20 000 à 30 000 personnes pourraient avoir quitté Abobo ce matin », a indiqué Hélène Caux du HCR. De plus petits nombres avaient déjà quitté Abobo entre mardi et jeudi.

« Un grand nombre de personnes nous ont expliqué qu'elles vont essayer de trouver un moyen de transport pour rentrer dans leurs villages d'origine », a indiqué Hélène Caux, ajoutant que les équipes du HCR « observaient un flux continu de femmes, d'enfants et de quelques hommes, quittant les zones de combat à Abobo à pied, en empruntant deux axes principaux pour sortir de la ville. »

Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés António Guterres a appelé à aider d'urgence les personnes fuyant Abobo. « Les combats font rage au coeur d'une grande ville africaine. Il faut absolument que les combats cessent pour que les civils puissent s'échapper en quête de sécurité », a déclaré Guterres. « Les parties concernées doivent faire tout leur possible pour éviter de faire courir des risques plus grands encore à la population. »

Le personnel du HCR à Abidjan a indiqué que des femmes transportant leurs bébés et leurs petits enfants semblaient épuisées après avoir marché plusieurs heures sous un soleil brûlant. Une femme a expliqué qu'elle n'avait eu le temps d'emporter que des vêtements pour son bébé.

« Tous nous ont dit avoir très peur à cause des combats survenus ces deux derniers jours et que des tirs d'artillerie lourde avait été entendus jeudi soir. Ils ont également indiqué qu'ils craignaient d'être pris dans des tirs croisés », a indiqué Hélène Caux.

La plupart des personnes en route ont été vues avec des sacs portés sur la tête ou tirant de petites valises avec leurs affaires. Un grand nombre d'entre elles a marché deux ou trois heures, fatiguées et tiraillées par la faim et la soif. Certaines ont oublié leurs documents d'identité car elles sont parties dans la hâte.

Selon Hélène Caux, bien que tous les habitants semblaient vouloir partir, des handicapés ou des malades, des personnes âgées, des femmes enceintes étaient bloqués dans ce quartier d'Abidjan car ils ont besoin d'aide pour se déplacer.

« Le HCR est extrêmement préoccupé par le sort de ces personnes et l'agence pour les réfugiés lance un appel d'urgence aux deux parties au conflit afin de cesser de prendre les populations civiles pour cible », a indiqué Hélène Caux. La situation politique en Côte d'Ivoire est de plus en plus tendue depuis les élections présidentielles de novembre, avec les deux candidats rivaux Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ayant tous deux proclamé la victoire.

Un grand nombre des personnes interviewées par le HCR durant leur fuite depuis Abobo ont également indiqué qu'elles ne se sentaient plus en sécurité. « Il y a eu des tirs sporadiques ce matin mais, hier, c'était bien pire », a indiqué un professeur de 45 ans. « J'ai eu seulement le temps de prendre quelques vêtements et quelques ustensiles de cuisine. »

Cet homme prévoyait de chercher abri dans une ville de l'est d'Abidjan, mais il a expliqué : « je veux retourner dans ma maison à Abobo dès que la situation reviendra à la normale et que cesseront les affrontements. » D'autres ont indiqué qu'ils espéraient prendre un bus pour sortir de la ville.

Lucien, âgé de 35 ans, a affirmé qu'il y avait eu des tirs toute la journée jeudi dans Abobo. « L'un de mes amis m'a appelé pour me dire que nous devrions partir sur le champ », a-t-il expliqué alors que sa femme et ses deux enfants épuisés regardaient autour d'eux avec anxiété, en portant leurs sacs sur la tête.

Le HCR et ses partenaires continueront à suivre les mouvements de population hors d'Abobo et dans d'autres quartiers pour répondre aussi rapidement que possible à cette situation d'urgence.

Dans l'ouest du pays, la ville de Toulepleu se serait vidée de ses habitants après qu'ils aient commencé à fuir vers la frontière avec le Libéria depuis jeudi soir. Ils craignaient des affrontements opposant les partisans armés des deux rivaux. La plupart des habitants des villes de Zouan Hounien et Bin Houye seraient également partis vers la frontière.

Par Hélène Caux à Abidjan, Côte d'Ivoire