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Des enfants burundais rapatriés peuvent désormais écrire leur histoire

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Des enfants burundais rapatriés peuvent désormais écrire leur histoire

Le HCR et l'Amitié Internationale Scoute et Guide (AISG) avec l'aide des Guides du Burundi ont distribué des fournitures scolaires à des enfants rapatriés depuis la Tanzanie.
21 Décembre 2010
Des élèves de Cendajuru au Burundi reçoivent leur sac à dos contenant du matériel scolaire.

PARIS, France, 21 décembre (HCR) - Des fournitures scolaires ont été distribuées début décembre à des enfants rapatriés au Burundi, auparavant exilés en Tanzanie, dans trois villages isolés du Burundi. Cette opération s'est déroulée grâce à l'initiative d'Amitié Internationale Scoute et Guide (AISG), qui a récolté les fonds nécessaires, et du HCR avec l'aide des Guides du Burundi.

Quelque mille élèves burundais ont ainsi reçu des cartables contenant des stylos, des règles, des crayons, des cahiers et des crayons de couleur... Autant de fournitures scolaires indispensables pour ces enfants défavorisés originaires de la province de Cankuzo pour qui ces fournitures scolaires, considérées comme acquises par la majorité des élèves du monde occidental, ont un parfum d'avenir. Les besoins sont immenses dans ce pays. L'opération n'a toutefois pu cibler que certains enfants parmi les plus vulnérables et âgés de 6 à 12 ans en moyenne.

Interrogée par Martine Lévy, ancienne Présidente d'AISG, qui a porté à bout de bras ce projet, Louise, une petite fille réfugiée qui vit à Cendajuru, gardait précieusement ses crayons de couleurs usés dans un vieux sac en plastique pour les protéger de la pluie. « Je suis contente car je n'avais plus de crayons. Désormais je vais avoir de nouveau des crayons pour écrire », a-t-elle déclaré, très émue. Le manque de fournitures scolaires et les conditions de vie difficiles constituent des obstacles à une scolarité épanouie.

« Dans le reportage télévisé diffusé sur la RTNB (Radio Télévision nationale du Burundi), on peut voir que tous les enfants ont été ravis de ces dons. C'était un moment magnifique. L'émotion qui se lisait sur les visages de Martine Lévy et de Simone Nedelec (Représentante de la Fédération des Associations d'Anciens du Scoutisme en France), entourées des équipes du HCR sur place et des Guides du Burundi, a conforté le bureau de Paris dans l'objectif de renouveler cette opération pour d'autres enfants réfugiés », a déclaré Fadma Moumtaz, en charge du projet au bureau du HCR à Paris.

Cette idée a vu le jour en 2008, à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié, organisée par la représentation du HCR à Paris et qui avait réuni des femmes réfugiées parmi lesquelles Madame Jacqueline Banyaka. Cette dernière, enseignante dans la commune de Cendajuru au Burundi et ancienne réfugiée dans un camp du HCR en Tanzanie, avait souhaité que le HCR et l'AISG s'occupent de ces enfants en plein désarroi. Ils avaient été déracinés durant la guerre. Aujourd'hui rapatriés au Burundi grâce à l'aide du HCR, ils n'étaient toutefois pas scolarisés. Le principal frein à une scolarisation de qualité et à la réussite des élèves rapatriés est de nature économique.

La scolarisation des enfants réfugiés et rapatriés au Burundi est l'une des priorités du HCR. Le taux de scolarisation de ces enfants ne cesse toutefois de croître. Il a en effet atteint 30 % pour l'année 2008-09 dans le secteur primaire. Depuis huit ans, l'enseignement des niveaux primaires et secondaires dispensés dans les camps de réfugiés burundais en Tanzanie et dans les classes burundaises a été harmonisé, afin de faciliter l'intégration des élèves rapatriés dans le système scolaire burundais.

En 2008, environ 387 000 enfants rapatriés de Tanzanie en âge d'être scolarisés devaient apprendre une nouvelle langue et s'habituer à une nouvelle école au Burundi. Depuis 2006, le Gouvernement du Burundi a décidé de la gratuité de l'éducation primaire, ce qui a entraîné une affluence importante. De ce fait, certains enfants n'ont pas pu être inscrits à l'école, faute de place.

Le Gouverneur de la région a accueilli positivement l'initiative menée début décembre. Néanmoins, si cette mission a rencontré un vif succès, elle a également souligné les besoins importants du pays en matière d'éducation, ce qui affecte tout particulièrement les enfants réfugiés et rapatriés des écoles primaires. L'éducation est un défi essentiel à relever pour l'avenir des enfants rapatriés.

Par Marion Lesueur à Paris, France