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Aide aux victimes du changement climatique aux Philippines

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Aide aux victimes du changement climatique aux Philippines

Une mère de famille, déplacée interne aux Philippines à cause des typhons, reçoit de l'aide de la part du HCR et se réjouit de vivre à nouveau sous un toit.
11 Juin 2010 Egalement disponible ici :
Des enfants déplacés à cause des typhons aux Philippines devant une liste de noms des chefs communautaires.

ANTIPOLO, Philippines, 11 juin (HCR) - Traumatisée après avoir subi plusieurs typhons, Maria Teresa Cawili reçoit désormais de l'aide et elle en est profondément reconnaissante. Elle dispose désormais d'un espace à elle, après avoir passé des mois dans des centres d'évacuation surpeuplés, au côté de victimes des multiples catastrophes naturelles ayant frappé les Philippines ces dernières années.

Cette femme fait partie des 1 000 personnes transférées récemment vers une colline poussiéreuse dans le village de San Jose dans la commune du pèlerinage catholique de Notre Dame du Bon Voyage de la province de Rizal, à environ 30 kilomètres de Manille, la capitale.

L'année dernière, ces personnes ont été victimes de plusieurs violentes tempêtes successives qui, selon les météorologistes, sont un aperçu de vents plus dévastateurs qui toucheront probablement le pays en raison du changement climatique.

Chaque année, le Pacifique produit des typhons en série vers l'archipel, mais les tempêtes Ketsana et Parma en septembre et octobre derniers ont été particulièrement violentes.

Pour l'instant, les personnes évacuées à Antipolo sont regroupées dans des tentes sous un soleil de plomb, tandis que le gouvernement et les organisations humanitaires élaborent des projets pour construire ce mois-ci des logements en bambou et blocs creux avec un toit de tôle ondulée sur des terrains de 40 mètres carré avant le début de la saison des pluies.

« C'est un rêve qui se réalise », affirme Maria Teresa Cawili, 46 ans, mère de cinq filles et chef du camp. Sa famille a reçu de la part du HCR du matériel d'aide, y compris du linoléum, des matelas, des couvertures, des bouteilles thermos, des bouilloires et des seaux en décembre dernier. Avant de s'installer dans ce site il y a quelques semaines, sa famille et d'autres personnes évacuées avaient également reçu des sous-vêtements, des serviettes, des détergents et du shampoing de la part de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Elle était chez elle près de la ville de Cainta le 26 septembre 2009, quand Ketsana a déversé un volume record de précipitations ayant provoqué la pire inondation de l'histoire de la capitale philippine.

Des torrents déchaînés ont balayé, le jour suivant, sa cabane délabrée et environ un millier de baraques squattées dans la rivière en crue. Ses biens précieux - un poste de télévision et un lecteur DVD - ont disparu dans l'inondation.

En tout, Ketsana et Parma, qui a frappé une semaine plus tard, ont causé la mort de 1 000 personnes et ont détruit environ 250 000 maisons. Le ministère des affaires sociales et du développement, ainsi que les autorités locales et les forces armées, ont mobilisé des ressources pour gérer cette catastrophe.

« Ils ont fait un excellent travail pour aider les citoyens », affirme Bernard Kerblat, chef de l'équipe d'urgence du HCR déployée pour les opérations de secours dans les zones dévastées, suite à un appel à l'aide lancé par le gouvernement à court d'argent.

Huit mois plus tard, des agences étatiques et des organisations humanitaires portent encore assistance à environ un million de personnes déplacées par les tempêtes, dont des dizaines de milliers sont entassées dans des camps de fortune dans les provinces les plus touchées comme Rizal, Zambales, Tarlac, Pangasinan et Benguet.

Le gouvernement a interdit aux personnes évacuées de rentrer dans les villages situés en zone inondable. Le site de San José pour la réinstallation des déplacés, auquel le HCR apporte son soutien, est le premier pour des milliers de victimes sans abri de la tempête vivant dans les campements sur l'île de Luzon.

Pour Maria Teresa Cawili, ce logement est un changement bienvenu en comparaison du gymnase surpeuplé de Cainta où elle a séjourné avec sa famille pendant six mois - et de l'école voisine où ils ont auparavant été hébergés pendant plusieurs semaines. Toutefois, comme les 30 millions de Philippins qui vivent avec un dollar par jour - le seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale - Maria Teresa Cawili tente simplement de survivre. « Nous devons gagner notre vie », dit-elle.

Le HCR et son partenaire opérationnel, le Community and Family Services International, aident les personnes évacuées à cultiver leur carré de terrain pour récolter des aliments supplémentaires. Ils demandent aussi à des fonctionnaires techniciens d'organiser des formations sur l'agriculture biologique.

L'agence pour les réfugiés a acheté trois tricycles motorisés pour permettre à la communauté d'organiser le transport des employés se rendant sur leur lieu de travail sur une route poussiéreuse jusqu'à l'autoroute traversant le pays. Le HCR a également identifié des enfants souffrant de malnutrition, des personnes âgées ou malades vivant sur le site pour leur apporter une assistance spécifique. L'organisation fournit par ailleurs une aide psychosociale pour la prévention contre la violence à l'encontre des femmes.

L'agence pour les réfugiés distribue des jouets pour une garderie où jouent les enfants de Maria Teresa Cawili. Des tournois de basket et de volley sont organisés sur le site pour les enfants plus âgés.

Le HCR a dû prélever de l'argent sur ses réserves d'urgence pour ces activités.

« Nous pouvons certainement faire beaucoup plus », déclare Bernard Kerblat. « Il y a encore beaucoup à faire ».