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20 000 réfugiés originaires du Bhoutan réinstallés depuis le Népal

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20 000 réfugiés originaires du Bhoutan réinstallés depuis le Népal

Le seuil des 20 000 réfugiés originaires du Bhoutan quittant le Népal pour commencer une nouvelle vie a été passé, dans le cadre de l'un des plus importants programmes de réinstallation de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
9 Septembre 2009
Sita (à gauche) et sa famille au centre de transit de l'OIM à Katmandou.

KATMANDOU, Népal, 8 septembre (HCR) - Sita Budhathoki, âgée de huit ans, est devenue cette semaine le 20 000ème réfugié originaire du Bhoutan à quitter le Népal pour commencer une nouvelle vie dans un pays tiers, dans le cadre de l'un des plus importants programmes du HCR en matière de réinstallation.

La fillette s'est envolée lundi depuis Katmandou avec ses parents et ses frères et sœurs pour la ville de Des Moines, dans l'Etat de l'Iowa aux Etats-Unis. Ils ont rejoint les quelque 17 600 autres réfugiés originaires du Bhoutan ayant quitté le Népal pour commencer une nouvelle vie aux Etats-Unis, depuis le lancement du programme de réinstallation en novembre 2007.

D'autres réfugiés ont quitté les sept camps de réfugiés situés dans l'est du Népal pour l'Australie, le Canada, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Danemark et les Pays-Bas. Arrivés au Népal depuis le Bhoutan au début des années 90, ils fuyaient des tensions ethniques.

Sita était partagée à l'idée de quitter le Népal. « Je suis à la fois heureuse et triste car j'ai dû quitter tous mes camarades d'école. Je suis la première de ma classe à partir et je veux que certains de mes amis, sinon tous, me rejoignent dans mon nouveau pays », a-t-elle déclaré.

Son père, Krishna Bahadur Budhathoki, était optimiste quant à l'avenir après 17 années au Népal. « J'ai choisi la réinstallation [par égard] pour mes trois enfants - je ne veux pas qu'ils passent leur vie dans un camp », a-t-il dit, en ajoutant : « Je veux qu'ils aient une bonne éducation et un avenir meilleur ».

La famille a voyagé depuis le camp de Belgandi II vers Katmandou à bord d'un avion affrété par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ils ont effectué un examen médical et participé à un rapide cours d'orientation dans un centre de transit dans la capitale népalaise.

Dans les camps du Népal, le HCR informe les réfugiés sur la réinstallation et d'autres solutions durables librement consenties, afin qu'ils puissent prendre une décision en toute connaissance de cause sur leur avenir. L'agence organise régulièrement des sessions d'information, des groupes de discussion et des accompagnements psychologiques individuels. Des programmes spécifiques d'information sont organisés pour les réfugiés marginalisés et vulnérables. Les réfugiés peuvent aussi suivre des cours d'anglais et des formations professionnelles.

Les grands-parents et la tante de Sita vivent déjà dans l'Iowa ; ils ont quitté le Népal en février dernier dans le cadre de la réinstallation. « J'ai été en contact avec eux par téléphone ces derniers mois et ils m'ont dit du bien des Etats-Unis », a déclaré Krishna, en ajoutant que sa sœur y avait trouvé du travail. Sa priorité aux Etats-Unis sera d'apprendre l'anglais, afin de pouvoir également trouver un emploi.

Au début du programme de réinstallation, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils accepteraient au moins 60 000 réfugiés depuis le Népal. Plus de 17 000 réfugiés ont été accueillis dans des Etats comme l'Arizona, l'Etat de New York, la Géorgie, la Pennsylvanie et le Texas, tandis qu'environ 91 000 autres se trouvent encore au Népal.

« Nous sommes reconnaissants envers les pays de réinstallation d'offrir aux réfugiés l'opportunité de recommencer leur vie dans un nouveau pays », a déclaré Diane Goodman, la déléguée par intérim du HCR au Népal. « Nous tenons également à remercier le Gouvernement du Népal qui accueille généreusement les réfugiés depuis tant d'années », a-t-elle ajouté.

Plus de 78 000 réfugiés ont déjà fait part de leur intérêt pour la réinstallation et quelque 5 000 autres devraient quitter le Népal pour des pays tiers d'ici la fin de cette année. Le HCR continue à plaider pour le choix du retour volontaire au Bhoutan pour les réfugiés qui le souhaitent.

Par Nini Gurung à Katmandou, Népal