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Le HCR accroît son aide pour des civils pakistanais désespérés

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Le HCR accroît son aide pour des civils pakistanais désespérés

Alors que des civils pakistanais continuent à fuir la violence dans le nord-ouest du Pakistan, le HCR accroît ses efforts afin d'aider ceux qui vivent en dehors des camps au sein de familles d'accueil et dans des écoles.
29 Mai 2009 Egalement disponible ici :
Une famille vient de recevoir, de la part du HCR, des articles de secours, comprenant notamment un matelas, un seau et des couvertures.

SWABI, Pakistan, 29 mai (UNHCR) - Abdulla, âgé de 45 ans, a déjà les cheveux gris. Il se met à pleurer tout en défaisant le paquet, contenant de l'aide alimentaire et d'autres biens de secours, qu'il vient de recevoir depuis une « plateforme humanitaire » établie par le HCR et d'autres agences, visant à fournir une aide à des centaines de milliers de Pakistanais ayant fui les bombes et les obus de mortiers dans le nord-ouest du Pakistan.

Il dit être reconnaissant envers le HCR et d'autres agences pour l'aide qu'il a reçue. « Toutefois ce que nous voulons vraiment, c'est rentrer chez nous. » Abdulla a été forcé de quitter son village avec sa femme et leurs neuf enfants alors que les combats se sont intensifiés la semaine dernière dans le district de Buner, dans la Province frontière du Nord-Ouest

« J'avais peur que mes enfants ne soient tués. Mais je peux vous dire que lorsque nous marchions le long de la route et que nous sommes arrivés dans le district de Mardan, tous les habitants de Mardan nous regardaient. J'avais tellement honte d'avoir dû abandonner nos terres ! »

Il n'avait pas d'autre choix. Selon des sources gouvernementales locales cette semaine, le nombre des personnes déplacées dans et autour de la vallée de Swat dans le nord-ouest du Pakistan s'élève à 2,4 millions, soit plus de 300 000 familles, bien que le gouvernement mène actuellement des vérifications sur ces chiffres pour qu'il n'y ait pas de double-enregistrement. Parallèlement, davantage de civils rejoignent les districts de Mardan et de Swabi ou au-delà.

Pour les aider, le HCR fournit une aide non alimentaire. Une part de cette aide est destinée aux personnes, comme Abdulla et sa famille, vivant en dehors des camps au sein de familles d'accueil. Le HCR recherche à distribuer de l'aide à la plus grande part possible de cette population.

De nombreuses familles appartenant à la communauté locale accueillent aussi des déplacés et elles ont vu l'effectif de leur foyer doubler ou tripler en l'espace d'une nuit. Cette semaine, la distribution a commencé avec un premier lot de 5 000 tentes fournies aux familles les plus vulnérables identifiées par UN-HABITAT, une agence soeur du HCR, dans les districts de Mardan et de Swabi. Des tentes seront montées sur des terrains jouxtant les maisons pour aider à remédier au surpeuplement. Parallèlement, UN-HABITAT distribue également des kits d'hygiène et fournit des latrines à ces foyers, contribue aux menues réparations à apporter aux abris et aux clôtures et participe aux travaux urgents concernant les équipements communautaires, comme les pompes manuelles et le système d'assainissement dans les mosquées locales.

Dans les plateformes humanitaires des districts de Mardan et de Swabi, le HCR distribue également d'autres articles de secours comme des matelas en plastique, des seaux, des jerrycans et des batteries de cuisine aux personnes déplacées logées par des familles d'accueil, via son partenaire, l'ONG locale Sarhad Rural Support Program (SRSP).

Dans des camps, le HCR a distribué des auvents de protection contre le soleil à son ONG partenaire, IDRAK. Ces auvents seront installés au-dessus des tentes afin d'obtenir un peu d'ombre. IDRAK fournit des mats en bambou et des kits d'outils pour que les familles puissent ensuite mettre en place elles-mêmes l'auvent.

Le HCR a identifié, conjointement avec les autorités locales et ses partenaires, deux sites potentiels pour établir de nouveaux camps dans les districts de Charsadda et de Nowshera. Des particuliers continuent à faire preuve de générosité. Des hommes d'affaires et d'autres Pakistanais achètent de la nourriture en gros que des volontaires répartissent ensuite dans des rations à distribuer. Ces rations incluent, par exemple, de l'huile pour la cuisine, du thé, du sucre, des barres de céréales, des haricots et de la farine. « Des chauffeurs s'arrêtent dans la ville et nous donnent 5 000 ou même 10 000 roupies (123 dollars) » pour acheter davantage de nourriture pour les déplacés, a expliqué un volontaire, par ailleurs propriétaire d'un commerce local de vêtements à Mardan.

Des familles, relativement en petit nombre, arrivent encore dans les camps de Jamala, de Sheikh Shehzad et de Sheikh Yaseen à Mardan, des camps désormais quasiment pleins. Les nouveaux arrivants sont transférés au camp de Yar Hussain dans le district de Swabi.

Certaines familles disent qu'elles n'ont eu qu'une heure pour quitter leurs maisons et elles n'ont aucune nouvelle des membres de leurs familles qui ont dû rester au village. Elles évoquent aussi des pénuries de nourriture et de médicaments pour les personnes qui sont toujours bloquées dans leurs régions d'origine.

Par Hélène Caux à Swabi, Pakistan