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La voie de l'autosuffisance pour des réfugiés libériens en Côte d'Ivoire

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La voie de l'autosuffisance pour des réfugiés libériens en Côte d'Ivoire

A Guiglo en Côte d'Ivoire, le HCR vient en aide aux réfugiés libériens qui ont décidé de rester dans le pays. Via son partenaire Caritas Côte d'Ivoire, le HCR leur fournit un appui dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage et du petit commerce.
2 Mars 2009
Frederik Gaye dans sa ferme d'élevage de volailles à Guiglo, en Côte d'Ivoire.

GUIGLO, Côte d'Ivoire, 2 mars (UNHCR) - A Guiglo en Côte d'Ivoire, le HCR vient en aide aux réfugiés libériens qui ont décidé de rester dans le pays. Des réfugiés ont décidé de s'investir dans des activités agricoles ou d'élevage, le petit commerce étant plutôt le domaine des jeunes filles.

Via son partenaire Caritas Côte d'Ivoire, le HCR fournit un appui aux réfugiés dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage et du petit commerce. Ils bénéficient d'un encadrement technique assuré par l'ANADER, l'Agence nationale de développement rural. Au total, 466 chefs de famille ont bénéficié des activités génératrices de revenus (AGR) assurées par le HCR en 2008.

Les réfugiés ayant choisi l'élevage ou l'agriculture ont reçu des outils et d'autres matériels nécessaires à la production. Ils sont repartis par groupe de cinq chefs de famille.

« C'est le principe », a expliqué l'assistant social chargé des affaires socio-communautaires à la Caritas Côte d'Ivoire. « Le regroupement permet une bonne répartition des ressources ; ainsi, nous pouvons aider un plus grand nombre de réfugiés. »

Frederik Gaye, âgé de 43 ans et père de neuf enfants, fait partie des bénéficiaires. « Je suis très heureux aujourd'hui d'avoir reçu de l'aide de la part du HCR. J'ai choisi l'élevage de volailles et, dans deux semaines, je ferez ma première vente », a-t-il indiqué, convaincu qu'il pourra y trouver son compte.

Comme la plupart des réfugiés vivant à Guiglo, Frederik Gaye est arrivé en Côte d'Ivoire en 1990. Il avoue qu'il lui sera difficile d'en repartir, même s'il admet que la paix est revenue au Libéria. C'est pourquoi il est déterminé à réussir ce projet. « J'ai demandé au HCR de m'aider à faire quelque chose pour moi et pour ma famille », a-t-il indiqué.

Son compagnon de groupe, Emmanuel Daywulu, aquiesce : « Nous espérons, à la quatrième livraison de poussins, agrandir notre ferme ; nous aurons sans doute besoin de moyens supplémentaires mais Dieu est grand ! » s'est-il exclamé, en implorant le ciel.

Comme Frederik et Emmanuel, Borbor Swayry a également décidé de profiter de l'opportunité offerte par le HCR pour s'engager dans une activité génératrice de revenus. Agé de 49 ans et père de sept enfants, il a choisi de fabriquer du charbon pour le commercialiser.

« Nous avons été aidés par le HCR. Mon équipe et moi avons bénéficié de la somme de 250 000 francs CFA (500 dollars), ce qui nous a permis de démarrer notre chantier », a-t-il expliqué. Même si cela pose des questions écologiques, le charbon de bois est le premier matériel de chauffe utilisé dans cette région.

« Aujourd'hui, on ne se plaint pas, ça marche bien », a-t-il dit, d'un air rassuré. Il compte de jeunes Ivoiriens parmi ses collaborateurs. « Nous nous entendons très bien et le travail se déroule bien aussi ».

Toutefois, une ombre pèse sur ce tableau plutôt prometteur. En 2009, en Côte d'Ivoire, le financement n'est pas garanti pour le projet d'intégration locale géré par le HCR, notamment pour son volet AGR, ce qui pourrait rendre les réfugiés plus vulnérables, compte tenu de la crise économique accélérant la précarité dans la région.

L'opération de rapatriement volontaire des réfugiés libériens, qui s'est terminée le 30 juin 2007 et l'exercice de vérification qui a suivi, ont permis de recenser près de 25 000 réfugiés présents en Côte d'Ivoire. Les réfugiés libériens constituent 95 pour cent de cette population. Ils vivent, pour la plupart, à l'ouest et dans le sud-ouest du pays, dont 7 000 à Guiglo et 15 000 à Tabou.

Par Simplice Kpandji à Abidjan, en Côte d'Ivoire