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La plupart des Iraquiens en Syrie ne veulent pas rentrer en Iraq

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La plupart des Iraquiens en Syrie ne veulent pas rentrer en Iraq

Une étude menée auprès de 1 000 Iraquiens environ en Syrie a montré que 95 pour cent d'entre eux ont fui leur pays d'origine à cause de menaces directes ou de l'insécurité générale et que seulement quatre pour cent d'entre eux prévoient actuellement de retourner en Iraq.
29 Avril 2008 Egalement disponible ici :
Des enfants iraquiens jouent dans un quartier de Damas. La plupart des Iraquiens en Syrie ne souhaitent pas rentrer chez eux pour le moment.

GENEVE, 29 avril (UNHCR) - Une étude menée auprès de 1 000 Iraquiens environ en Syrie a montré que 95 pour cent d'entre eux ont fui leur pays d'origine à cause de menaces directes ou de l'insécurité générale et que seulement quatre pour cent d'entre eux prévoient actuellement de retourner en Iraq.

Cette « Evaluation sur les retours vers l'Iraq » a été menée par l'institut de sondage IPSOS en Syrie entre le 2 et le 18 mars pour l'UNHCR. Un total de 994 interviews ont eu lieu à Damas dans les centres d'enregistrement et de distribution alimentaire de l'UNHCR, dans des centres communautaires ou au cours de visites à domicile.

Quelque 86 pour cent des personnes interrogées étaient enregistrées auprès de l'UNHCR, alors que 14 pour cent ne l'étaient pas encore. Au total, 95 pour cent ont expliqué qu'elles avaient fui l'Iraq au cours de ces dernières années à cause de menaces directes (65 pour cent) ou de l'insécurité générale (30 pour cent). Quelque deux pour cent des Iraquiens interrogés avaient fui l'Iraq avant 2003 ; 44 pour cent entre 2003 et 2006 et 54 pour cent après 2006. 94 pour cent d'entre eux ont un permis de résidence en cours de validité en Syrie.

L'étude a révélé que, parmi toutes les personnes interrogées, seulement 39 sur les 994 personnes - soit quatre pour cent - ont prévu de rentrer en Iraq. Sur ces 39 personnes, 31 pour cent ont prévu de rentrer dans les 12 prochains mois et les autres n'ont pas encore fixé de date précise. 89,5 pour cent (890 sur 994) ne prévoient pas de rentrer en Iraq, alors que 6,5 pour cent (65 sur 994) ne savent pas s'ils retourneront en Iraq.

L'étude a démontré non seulement que cette population est très mobile, avec 34 pour cent qui se sont rendus au moins une à deux fois en Iraq l'année dernière, mais également que les Iraquiens sont en contact avec leurs régions natales et des personnes qui sont rentrées volontairement.

Sur les 27 pour cent disant qu'ils connaissent des personnes rentrées en Iraq, 62 pour cent d'entre eux sont toujours en contact avec ces personnes. Sur ces Iraquiens qui connaissent des personnes qui sont rentrées, 77 pour cent ont reçu des informations faisant état de conditions dans le pays qui ne sont pas satisfaisantes.

Les raisons invoquées par ceux qui ne souhaitent pas rentrer sont les suivantes : 61 pour cent ont indiqué qu'ils font toujours l'objet de menaces directes en Iraq, 29 pour cent ne veulent pas rentrer à cause de l'insécurité générale en Iraq, huit pour cent répondent que leur maison en Iraq a été détruite ou qu'elle est actuellement occupée par d'autres personnes, un pour cent disent qu'il n'y a pas d'opportunité de travail en Iraq, et un pour cent disent qu'ils n'y ont plus de proches.

Une étude similaire a été menée en Jordanie, où 400 Iraquiens ont été interrogés au cours des trois premières semaines de mars. Les résultats de cette étude sont en cours d'analyse.

Quelque 4,7 millions d'Iraquiens ont été déracinés à cause de la crise en Iraq. Parmi eux, plus de deux millions vivent dans les pays voisins en tant que réfugiés - principalement en Syrie et en Jordanie - alors que 2,7 millions sont déplacés à l'intérieur de l'Iraq.

« L'UNHCR demeure très impliqué pour identifier les obstacles pour des retours dans la sécurité et la dignité en Iraq et pour travailler avec le Gouvernement iraquien sur des mesures permettant de faire face à ces obstacles pour assurer qu'un jour un retour volontaire sera possible », a expliqué la porte-parole de l'agence, Jennifer Pagonis, jeudi, à Genève.

Elle a noté que l'UNHCR avait publié, en janvier, un appel de 261 millions de dollars pour son travail aux côtés des réfugiés iraquiens hors de leur pays ainsi qu'auprès des déplacés internes. « Jusqu'à présent, nous avons reçu moins de la moitié de ce montant, ce qui n'est pas suffisant pour mener à bien les programmes au cours du second semestre de 2008 », a-t-elle souligné.

Les donateurs sur le programme Iraq à la date du 22 avril étaient les Etats-Unis (95,4 millions de dollars) ; le Canada (1,5 million) ; le Royaume-Uni (6,2 millions) ; l'Allemagne (3,9 millions) ; la Suède (2,3 millions) ; la Finlande (1,5 million) ; la Commission européenne (6,3 millions) ; le Koweït (1 million) ; la France (740 000 dollars) ; la Suisse (702 000 dollars) ; l'Italie (292 000 dollars) et les donateurs privés (109 000 dollars).