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L'enfance de cette jeune Somalienne s'est arrêtée sous les bombes

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L'enfance de cette jeune Somalienne s'est arrêtée sous les bombes

Une jeune réfugiée somalienne, défigurée par la déflagration de tirs d'artillerie, a désespérément besoin d'aide pour soigner les séquelles de sévères brûlures. Cette jeune victime de guerre n'a plus goût à la vie.
21 Février 2008 Egalement disponible ici :
Hamda et sa mère.

CAMP DE REFUGIES DE TEFERIBER, Ethiopie, 21 février (UNHCR) - Hamda Mohamed Yusuf a survécu tant bien que mal aux déflagrations de tirs d'artillerie et à des brûlures sur son visage et de multiples parties de son corps. Malheureusement cette jeune réfugiée somalienne, âgée de 13 ans, a été défigurée par un traitement médical inadapté, qui lui a été prescrit par l'hôpital de Mogadiscio, frappé par une pénurie dramatique d'équipements. Elle est condamnée à une vie de souffrance et se demande si elle doit encore lutter pour survivre.

« Ce qui s'est passé en mai 2006 a détruit mon corps et a définitivement hypothéqué mon avenir », a-t-elle dit aux visiteurs de l'UNHCR, au camp de réfugiés de Teferiber dans le nord-est de l'Ethiopie, où elle a fui avec sa famille. « J'ai été grièvement brûlée lors d'un terrible incendie, si terrible que ma survie est ressentie par ma famille comme une sorte de miracle. »

Hamda se souvient d'une enfance épanouie, passée avec ses amis proches. « J'ai passé des jours heureux à jouer avec mes amis et à rire toute la journée. » Avec la violence incessante en Somalie - caractérisée par des viols et des meurtres généralisés - aucun d'entre eux n'a pu aller à l'école. Elle n'a cependant pas pu échapper à la violence.

« Ma mère m'a dit qu'un obus d'artillerie avait incendié notre maison dans [la capitale somalienne] de Mogadiscio, une nuit durant notre sommeil », s'est-elle rappelée, ajoutant qu'une flamme a immédiatement fait imploser la maison, tuant sa soeur aînée Sahra et laissant Hamda entre la vie et la mort.

« Mon corps était recouvert de brûlures et de sang. J'ai été amenée d'urgence à l'hôpital Madina à Mogadiscio, où je suis restée dans le coma pendant plusieurs mois et où j'ai ensuite guéri tant bien que mal », a indiqué Hamda. « Malheureusement Madina est un hôpital frappé par une pénurie d'équipements, avec une capacité très limitée, et les employés ne pouvaient pas faire grand-chose de plus que de me sauver la vie et de panser les plaies causées par les brûlures. »

Les brûlures, et les soins médicaux limités, ont laissé de lourdes séquelles sur Hamda, des déformations dont elle souffrira à vie et qui auraient pourtant pu être évitées ; sa lèvre inférieure est collée à sa joue, la peau de ses bras à son buste et sa poitrine est couverte de cicatrices kéloïdes hypertrophiques.

Elle n'a même pas pu continuer sa guérison chez elle. En décembre 2006, lors d'un renouveau des combats entre le Gouvernement fédéral de transition soutenu par l'Ethiopie et l'Union des Tribunaux islamiques, elle a fui avec sa mère et ses huit frères et soeurs en Ethiopie.

« Vous pouvez imaginer combien il était difficile pour moi de voyager si loin depuis Mogadiscio ... en soignant mes plaies extrêmement douloureuses », a-t-elle dit. « J'ai toujours mal et je souffre de nombreuses démangeaisons. Quand je gratte, mes plaies saignent et c'est un nouveau cycle fait de douleurs puis de démangeaisons. J'ai aussi développé un problème cardiaque. Je ne peux pas étendre mes mains. Ma poitrine se développe avec de grandes difficultés, et comme elle pousse, cela crée des craquements et des saignements sur ma peau brûlée. »

De toute évidence, le traumatisme de cette attaque, et les énormes déformations qui en résultent, amène Hamda à éviter sa famille et ses amis. Hamda espère que des organisations internationales vont l'aider à échapper à sa vie de souffrance et d'isolement.

« Plus d'une fois, l'idée de mettre fin à mes souffrances et à mes jours m'a traversé l'esprit », a-t-elle avoué. « Mais je ne l'ai pas encore fait. S'il vous plaît, faites quelque chose pour mes brûlures car je ne résisterai pas longtemps avant de céder à mon besoin persistant de me suicider. »

Par Kisut Gebre Egziabher au camp de réfugiés de Teferiber, Ethiopie