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Le HCR suspend les retours vers l'Etat de Jonglei au Soudan

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Le HCR suspend les retours vers l'Etat de Jonglei au Soudan

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a suspendu temporairement son programme de rapatriement vers l'Etat de Jonglei au Sud-Soudan, après des différends mortels entre tribus.
4 Décembre 2007 Egalement disponible ici :
Un camp d'éleveurs dinkas au Sud-Soudan. Les vols de bétail sont source d'instabilité dans l'Etat de Jonglei.

KHARTOUM, Soudan, 4 décembre (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a temporairement suspendu son programme de rapatriement vers l'Etat de Jonglei au Sud-Soudan, après des différends mortels entre tribus, survenus en raison de vols de bétail.

La nuit dernière, des accrochages dans l'Etat de Jonglei entre des hommes des tribus murle et dinka ont dégénéré en de nombreuses attaques à titre de vengeance, faisant 34 morts et près de 100 blessés.

« En accord avec notre mandat selon lequel nous assurons des retours dans des conditions de sécurité et de dignité, tous les retours vers Jonglei ont été différés pour le moment, et ce jusqu'à ce que nous recevions l'assurance que la situation sécuritaire est sous contrôle », a indiqué Geoff Wordley, qui coordonne les opérations de l'UNHCR au Sud-Soudan. Cette décision va affecter en particulier les réfugiés rentrant du nord-ouest du Kenya.

La situation demeure tendue ; on craint de nouveaux actes de vengeance ailleurs dans l'Etat de Jonglei, notamment à Pibor, à Boma et à Porchalla - d'importantes zones de retour pour les réfugiés et les personnes déplacées internes.

Geoff Wordley a indiqué que la situation était suivie en coordination avec les autorités locales et les autres agences des Nations Unies. Une mission des Nations Unies pour l'évaluation de la sécurité va se dérouler à Jonglei mercredi pour déterminer le niveau de menace sécuritaire.

L'irruption de violence est survenue fin novembre, lorsque huit hommes appartenant à la tribu dinka ont été tués et 7 000 têtes de bétail volées près du village de Padak, situé à environ 20 kilomètres au nord-est de Bor, la capitale de l'Etat.

La communauté dinka a lancé une opération pour récupérer le bétail volé et des personnes ont été tuées des deux côtés lors de la confrontation qui s'en est suivie avec la tribu murle.

Les réfugiés les plus affectés par cette suspension temporaire sont ceux du camp de Kakuma, dans le nord-ouest du Kenya, où 85 pour cent des 3 000 réfugiés qui se sont inscrits pour le rapatriement d'ici la fin 2007 espèrent rentrer dans l'Etat de Jonglei. De plus, des milliers de personnes déplacées, qui ont indiqué être prêtes à rentrer dans la région, seront également affectées par cette mesure.

Pendant ce temps, l'UNHCR et l'OIM continuent d'assister le rapatriement des réfugiés, dans les régions sud-soudanaises de l'Equatoria oriental et du Nil Supérieur, où la sécurité est stable, ainsi que vers l'Etat du Nil Bleu. Ces réfugiés rentrent majoritairement d'Ouganda.

Depuis 2005, l'UNHCR a aidé plus de 70 000 réfugiés soudanais à rentrer au Sud-Soudan et dans les régions du Nil Bleu. Quelque 90 000 autres sont rentrés dans ces deux régions par leurs propres moyens.

Par Fatoumata Kaba à Khartoum, Soudan