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La Syrie et la Jordanie attendent toujours de l'aide malgré les promesses de la conférence sur l'Iraq

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La Syrie et la Jordanie attendent toujours de l'aide malgré les promesses de la conférence sur l'Iraq

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé vendredi un nouvel appel aux donateurs pour qu'ils viennent en aide aux pays accueillant des centaines de milliers de réfugiés iraquiens et pour dire que la Syrie et la Jordanie attendent toujours de l'aide, malgré le soutien promis lors de l'importante conférence internationale sur l'Iraq qui s'est tenue en avril dernier.
6 Juillet 2007 Egalement disponible ici :
Des Iraquiens font la queue pour être enregistrés auprès d'un centre de l'UNHCR en Syrie. Plus de 12 000 sur les quelque 57 000 Iraquiens enregistrés par l'agence en Syrie depuis le début de l'année ont été victimes de tortures.

GENEVE, 6 juillet (UNHCR) - L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a lancé vendredi un nouvel appel aux donateurs pour qu'ils viennent en aide aux pays accueillant des centaines de milliers de réfugiés iraquiens et pour dire que la Syrie et la Jordanie attendent toujours de l'aide, malgré le soutien promis lors de l'importante conférence internationale sur l'Iraq qui s'est tenue en avril dernier.

« Il est inadmissible que ces généreux pays d'accueil soient livrés à eux-mêmes pour gérer une crise si importante. Nous appelons de façon urgente les gouvernements à aller maintenant de l'avant pour les aider à faire face à cette situation et nous renouvelons notre appel à la solidarité internationale et au partage du fardeau », a dit aux journalistes le porte-parole de l'UNHCR, Ron Redmond, vendredi à Genève.

Les principaux pays hôtes, la Syrie et la Jordanie, qui accueillent selon les estimations environ deux millions le nombre de réfugiés iraquiens, luttent pour affronter cette situation. La Syrie continue à recevoir environ 2 000 Iraquiens chaque jour et environ 30 000 s'installent en Syrie chaque mois.

« La population réfugiée qui ne cesse d'augmenter et les communautés d'accueil sont confrontées à des épreuves très difficiles qui ne feront qu'empirer si la communauté internationale n'injecte pas l'argent nécessaire et se contente d'évoquer la possibilité », a dit Ron Redmond.

Lors de la conférence organisée en avril par l'UNHCR, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés avait déclaré devant plus de 400 représentants de gouvernements et d'organisations internationales et non gouvernementales que son programme de 60 millions de dollars pour les réfugiés et les déplacés iraquiens n'était qu'une goutte d'eau dans la mer, en comparaison des énormes besoins dans la région.

Bien que les contributions faites à l'UNHCR aient été généreuses - avec un total s'élevant aujourd'hui à 70 millions de dollars avec 10 autres millions promis ou déjà en cours de règlement - l'organisation a fait savoir qu'elle ne pourrait s'occuper de tout elle-même.

« Nous soulignons - et nous répétons - aux donateurs qu'ils doivent fournir un soutien direct bilatéral à ces pays d'accueil dont les écoles, les hôpitaux, les services publics et les infrastructures sont lourdement mises à contribution du fait de la présence de millions d'Iraquiens accueillis si généreusement », a dit Ron Redmond.

En Syrie, par exemple, seulement 32 000 sur les centaines de milliers d'enfants iraquiens réfugiés dans le pays vont actuellement à l'école. La Syrie, avec 1,4 millions d'Iraquiens, est le seul pays de la région à autoriser un accès gratuit à l'école publique à tous les enfants iraquiens. Mais il n'y pas assez de place pour tous les accueillir.

Pour tenter de faire face à cette situation, les fonctionnaires syriens chargés de l'éducation ont dû adapter de nombreuses écoles publiques pour revenir à un système de roulement (deux groupes d'élèves différents, par demi-journée) qui devait prendre fin en 2010, dans le cadre du plan de développement national à long terme. Une génération entière d'enfants iraquiens risque de ne pas être scolarisée.

L'UNHCR travaille avec l'UNICEF sur des programmes qui doivent permettre d'envoyer au moins 150 000 enfants iraquiens à l'école en Syrie, en Jordanie et au Liban d'ici la fin de l'année 2007. Mais cette tâche qui consiste à fournir davantage de salles de classe, d'enseignants, d'outils pédagogiques et de toute autre forme de soutien doit être réalisée en coordination avec le Ministère syrien de l'Education, qui ne reçoit pas l'aide dont il a besoin.

Les infrastructures de santé sont également mises à rude épreuve et des milliers d'Iraquiens souffrent parce qu'ils ne peuvent pas être soignés correctement.

« Chaque semaine, nous voyons des Iraquiens malades et mutilés - notamment de nombreux brûlés et traumatisés - arriver en Syrie à la recherche d'une aide médicale », a dit Ron Redmond, ajoutant que l'UNHCR avait mis en place trois centres médicaux de premiers secours et que l'agence en construisait deux autres.

« Mais cela n'est pas suffisant. Nous envoyons actuellement 10 000 Iraquiens par mois chez les médecins et dans les centres de santé syriens, dont 3 000 vers des hôpitaux. Environ 15 pour cent de ces 3 000 personnes ont urgemment besoin de recevoir une aide médicale importante », a-t-il ajouté.

Pour le seul mois de juin, l'UNHCR a fourni des prothèses à 50 enfants iraquiens. Sur plus de 57 000 Iraquiens enregistrés auprès de l'agence en Jordanie depuis le début de l'année, plus de 12 000 ont été victimes de tortures. « Vous pouvez imaginer leurs besoins », a précisé Ron Redmond.