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Au Timor-Leste, le HCR aide sans distinction les communautés divisées du village d'Hera

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Au Timor-Leste, le HCR aide sans distinction les communautés divisées du village d'Hera

Le HCR continue d'aider les personnes déplacées dans les secteurs situés à l'extérieur de la capitale du Timor-Leste, Dili. Les tensions qui se font sentir en ville sont aussi très présentes dans ces zones. Une nouvelle cargaison d'aide du HCR va être envoyée lundi, tard dans la nuit, depuis la Jordanie.
26 Juin 2006 Egalement disponible ici :
Cette petite fille fait partie des milliers de personnes qui ont fui dans les collines aux alentours du village côtier d'Hera. Nombre d'entre elles ont peur de rentrer et ont demandé la venue de troupes internationales.

HERA, Timor-Leste, 26 juin (UNHCR) - L'UNHCR continue à se rendre auprès des personnes déplacées qui se trouvent hors de la capitale du Timor-Leste, Dili, alors qu'une nouvelle cargaison d'aide d'urgence va être expédiée par voie aérienne depuis la Jordanie un peu plus tard dans la journée de lundi.

Au moins 145 000 personnes ont fui leurs maisons depuis la fin avril au cours des semaines de troubles politiques et de violence. Elles se sont regroupées dans des camps en ville et dans la campagne environnante. Ce mois-ci, l'UNHCR a envoyé une première vague d'environ 200 tonnes d'assistance pour venir en aide à ces déplacés.

L'agitation s'est surtout propagée à Dili mais les tensions qui prévalent dans la capitale se répercutent aussi dans d'autres régions du petit pays. Les rivalités entre personnes originaires de l'est et de l'ouest - qui sont en partie responsables de l'éruption de violence qui a eu lieu à Dili fin avril - se font notamment sentir dans la région d'Hera. Cette zone, située à quelque 25 kilomètres à l'est, abrite une base navale.

Depuis la fin avril, plus de 980 familles (6 800 personnes originaires de l'ouest) du village d'Hera se sont réfugiées, par vagues, dans les collines après avoir fui leurs foyers. Un plus petit groupe de personnes originaires de l'est du pays s'est déplacé pour se mettre en sécurité dans l'enceinte clôturée de la base navale, bientôt rejoints par des orientaux qui ont fui Dili.

De nombreux villageois rentrent chez eux pendant la journée pour surveiller leurs biens et leur bétail. Ils font de plus en plus état de disparitions et de morts d'animaux. Un peu plus au sud, dans les collines, la plupart des maisons des petits villages semblent vides.

Ces derniers jours, l'UNHCR a livré 1 054 bâches en plastique et jerrycans ainsi que 1 000 couvertures à Mota Ulun au pied de la colline. Les représentants de six hameaux de cette zone ont ensuite décidé à qui distribuer cette aide.

La sémillante Maria Soares fait partie de ces bénéficiaires. Avec ses voisins, elle a fui vers les collines le 21 mai, suite aux tirs sporadiques des troupes dans cette zone. Ils ont fabriqué des abris avec du bois et des feuilles de palmier.

Depuis, son mari est rentré dans leur maison pour aller chercher quelques affaires, y compris les bâches de l'UNHCR qu'ils avaient utilisées lors de la dernière explosion de violence en 1999, au moment du vote pour l'indépendance du Timor-Leste. Maria Soares s'organise avec les autres femmes pour leur vie quotidienne, mais sa détresse est palpable.

En marchant à travers les broussailles près de Mota Ulun, l'UNHCR a trouvé quelques groupes de familles vivant dans des huttes faites de feuilles de palmiers. Ils n'étaient pas prêts à rentrer chez eux. « Les gens fuient vers des endroits où ils se sentent en sécurité, que ce soit près d'une importante présence de sécurité à l'aéroport ou au port, dans l'enceinte clôturée du collège catholique ou vers les collines qu'ils connaissent bien car elles avaient déjà servi de refuge lors des précédentes crises », a indiqué Vanno Noupech, chef de l'équipe d'urgence de l'UNHCR à Dili.

Il a ajouté que l'approche de l'UNHCR, en coordination avec les autres agences, consistait à « livrer de l'assistance partout, où c'est possible, aux personnes dans les campements de fortune pour améliorer leurs conditions de vie. »

Mis à part le besoin d'améliorer leur abri, les personnes dans les collines en dehors d'Hera disent manquer de nourriture, de médicaments et de kérosène. Mais le problème principal reste la sécurité. Un groupe de personnes déplacées a d'ailleurs demandé à l'UNHCR de transmettre qu'ils souhaitent la venue de troupes étrangères pour les protéger.

Pendant ce temps, le maire élu d'Hera Simao Pedro Ribeiro essaye d'organiser l'assistance en faveur de ceux qui sont abrités dans l'enceinte de la base navale. L'UNHCR a livré 25 tentes.

« Le groupe a reçu un peu de nourriture mais il y a des problèmes de surpopulation et de conditions sanitaires », a indiqué Feliciano da Silva, un professeur. « Il y a une clinique, mais nous manquons de médicaments. »

On compte actuellement quelque 67 000 personnes déplacées dans 55 campements à Dili et environ 78 000 autres personnes en dehors de la capitale. L'UNHCR continue de travailler pour alléger les conditions de surpeuplement autour de Dili en fournissant des tentes, des bâches en plastique, des couvertures et des jerrycans. L'UNHCR prend aussi part aux missions se déroulant dans d'autres districts en dehors de la capitale.

Cette petite fille fait partie des milliers de personnes qui ont fui dans les collines aux alentours du village côtier d'Hera. Nombre d'entre elles ont peur de rentrer et ont demandé la venue de troupes internationales.

En même temps, une seconde vague de livraison d'aide de secours de l'UNHCR pour le Timor-Leste a été entamée depuis lundi. Un DC-10 affrété transportant 63 tonnes de fournitures d'abri, des tentes légères, des bâches en plastique et des couvertures, devait quitter Amman, en Jordanie, tard dans la nuit à destination de Darwin au nord de l'Australie. Les fournitures d'urgence seront ensuite transportées par bateau vers Dili.

Par Ariane Rummery à Hera, Timor-Leste