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Violences en République centrafricaine : rapatriés tchadiens et ressortissants centrafricains de leur ancien pays d'accueil se retrouvent au Tchad

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Violences en République centrafricaine : rapatriés tchadiens et ressortissants centrafricains de leur ancien pays d'accueil se retrouvent au Tchad

Après plus de vingt ans d'exil en République centrafricaine, un premier groupe parmi plus de 1500 réfugiés tchadiens est sur le chemin du retour vers sa patrie à cause de l'insécurité croissante dans le pays d'accueil, a annoncé mardi l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.
20 Septembre 2005 Egalement disponible ici :
Parmi les milliers de Tchadiens qui ont fui leur pays il y a vingt ans, des rapatriés tchadiens récemment de retour depuis la République centrafricaine étaient dernièrement encore hébergés au camp de Boubou.

BEKONIGA, Tchad, 20 septembre (UNHCR) - Après plus de vingt ans en exil en République centrafricaine, le premier groupe parmi plus de 1 500 réfugiés tchadiens rentre actuellement vers sa patrie dans le cadre d'une opération de rapatriement de l'UNHCR qui devrait s'achever au début du mois d'octobre, a annoncé mardi l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Un convoi de l'UNHCR transportant 321 rapatriés tchadiens devrait arriver ce soir à Goré, au sud du Tchad. Ils font partie d'un groupe de 1 542 Tchadiens, réfugiés en République centrafricaine depuis le début des années 80, après avoir fui la guerre civile au Tchad. A cause de l'insécurité permanente dans le nord de la République centrafricaine, ils ont finalement décidé de rentrer chez eux. Des milliers de ressortissants centrafricains ont également fui la région ces derniers mois pour trouver refuge au Tchad voisin.

Le premier convoi, qui a quitté le camp de Boubou à 260 km au nord de Bangui lundi, a finalement traversé la frontière du Tchad en début de soirée le lendemain.

Les rapatriés, accompagnés pendant leur voyage par des employés de l'UNHCR, ont passé la première nuit dans un centre de transit installé dans une école de la ville centrafricaine de Bossangoa. MSF Espagne a fait un contrôle médical du groupe de rapatriés avant leur départ et a également prévu une infirmière pour voyager avec le convoi. Une deuxième infirmière a été déléguée par la Commission nationale pour les réfugiés (CNR).

Après un départ retardé à cause des fortes pluies, le convoi de huit camions a finalement pu se mettre en route vers midi mardi, voyageant par la piste principale qui traverse la République centrafricaine depuis le nord jusqu'à la frontière, sous la protection d'une escorte militaire centrafricaine. Les rapatriés entreront au Tchad par le village de Bekoniga, où ils rencontreront les équipes de l'UNHCR au Tchad ainsi que des représentants du gouvernement et de la CNAR (Commission nationale d'accueil et de réinsertion des réfugiés).

Des gendarmes tchadiens accompagneront le convoi pour la dernière partie du voyage jusqu'au centre de transit du camp de réfugiés d'Amboko près de la ville tchadienne de Goré, où ils recevront de la nourriture et passeront la nuit. Les équipes de l'UNHCR espèrent qu'ils atteindront le camp dans la soirée.

Ces premiers rapatriés sont tous issus des régions de Goré, Moundou et Koumra - les trois principales villes du sud du Tchad, selon Ron Redmond, porte-parole de l'UNHCR. Mercredi et jeudi, l'UNHCR accompagnera les rapatriés respectivement jusqu'à ces trois villages d'origine.

« Trois ou quatre autres convois devraient suivre dans les prochaines semaines et le rapatriement devrait être totalement achevé au début du mois d'octobre », a dit Ron Redmond. Quelques-uns des réfugiés prêts à être rapatriés sont originaires de N'Djamena et seront ramenés dans la capitale, a-t-il ajouté.

Au cours des dernières semaines, l'UNHCR a triplé son personnel à Goré de façon à organiser cette opération de rapatriement et ainsi répondre aux nouveaux afflux de réfugiés centrafricains ayant traversé la frontière dans le sud du Tchad depuis le mois de juin, chassés également par l'insécurité au nord de leur pays. Ils ont aussi été accueillis dans le camp d'Amboko.

De 1999 à 2001, l'UNHCR a aidé au rapatriement de milliers de réfugiés tchadiens. Ceux qui rentrent aujourd'hui avaient décidé de ne pas prendre part à cette première opération de rapatriement et étaient restés en République centrafricaine, où ils s'étaient établis en subsistant à leurs besoins, notamment grâce à la culture du coton.

Cependant, avec l'insécurité grandissante dans le nord de la République centrafricaine depuis fin 2004, ce dernier groupe de réfugiés tchadiens a changé d'avis et a pris contact avec l'UNHCR afin d'organiser son retour au Tchad. Beaucoup de réfugiés centrafricains arrivés dans leur pays ces derniers mois ont raconté des attaques par des bandits qui ont volé leur bétail et les ont empêchés de travailler leurs terres. Quelques-uns des rapatriés ont rapporté ne plus pouvoir travailler en sécurité dans leurs plantations de coton.

Au total, il y a quelque 14 000 réfugiés dans des camps et dans les villes en République centrafricaine. Ils viennent principalement de la RDC, du Soudan, d'Ouganda, du Congo-Brazzaville, du Rwanda, du Burundi et de Sierra Leone. L'UNHCR procède actuellement à un nouvel enregistrement de certains de ces groupes pour préparer d'éventuels rapatriements dans les prochains mois.

A part les rapatriés, on estime entre 40 000 et 45 000 le nombre de réfugiés centrafricains qui vivent maintenant dans le sud du Tchad (dont 10 000 au moins ayant fui la violence dans le nord de la République centrafricaine depuis juin). Il y a également 200 000 autres réfugiés originaires de la région du Darfour au Soudan qui vivent dans des camps dans une région désertique de l'est du Tchad.

« La préoccupation de l'UNHCR est le retour à la paix dans les pays en guerre, afin de permettre aux réfugiés victimes de ces conflits de rentrer chez eux en sécurité », a dit Ana Liria-Franch, déléguée de l'UNHCR au Tchad. « Notre souhait est maintenant de voir la paix au Darfour, ainsi que dans la partie nord de la République centrafricaine. Puis les réfugiés soudanais et centrafricains pourront rentrer dans leur pays comme l'ont fait les Tchadiens aujourd'hui. »